Meurtres et biscuits au sucre - Meurtres et cobbler aux pêches by Joanne Fluke

Auteur:Joanne Fluke [Fluke, Joanne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Humour, Policier, États-Unis, Littérature américaine
Éditeur: Le Cherche Midi
Publié: 2022-09-22T09:59:55+00:00

La première chose qu’elle fit après s’être garée dans la ruelle passant derrière le Cookie Jar fut de dérouler le câble du chauffe-moteur, accroché à son pare-chocs avant, et de le brancher à l’une des grosses prises prévues à cet effet. En chemin, elle avait entendu la fin du bulletin météo sur KCOW. Actuellement de moins dix-huit degrés, la température ne monterait pas au-dessus de zéro.

Il lui fallut plusieurs tentatives pour glisser la clé dans la serrure, mais Hannah ne pouvait pas retirer ses gants. Par un froid pareil, toucher une poignée de porte avec des doigts légèrement humides pouvait être très douloureux, car au contact du métal la sueur gelait instantanément. Enfant, elle y avait maintes fois laissé des bouts de peau.

Une fois entrée, Hannah fonça vers la cafetière en se félicitant de l’avoir choisie programmable. Bien qu’elle ait attendu les soldes de janvier, ce modèle lui avait coûté un peu cher, mais c’était de l’argent bien dépensé.

Hannah allait s’accorder une première gorgée quand le téléphone sonna. Que faire ? Répondre ? Tous ses clients savaient que la boutique était fermée. Donc c’était forcément l’un de ses proches. Conclusion : elle devait répondre. Hannah plongea juste le bout des lèvres dans sa tasse, se brûla puis décrocha.

« Allô ?

— Tu n’as pas dit “allô, maman”. »

Avait-elle bien entendu ? Était-ce sa ligne qui fonctionnait mal ou elle qui dormait encore ?

« Si je décroche en disant “allô, maman”, tu m’en fais le reproche, répondit Hannah qui avait noté une légère déception dans la voix de sa mère.

— Oui, je le reconnais. Mais j’ai fini par m’y habituer. Bref, j’appelais pour te poser une question, ma chérie. Comment marche ton commerce ?

— Aujourd’hui, il ne marche pas. Nous sommes fermées.

— Je sais bien. Je parlais d’une manière générale. Je veux savoir si j’ai réussi ma mission. Je te fais de la pub depuis deux jours. Je parle de toi dans tous les clubs auxquels je suis inscrite, et Dieu sait qu’il y en a !

— Eh bien, ça s’améliore lentement », répondit Hannah, laconique.

Elle n’aimait pas parler argent avec sa mère. Après tout, cela faisait des années qu’elle ne dépendait plus d’elle financièrement. L’inquiétude de Delores n’en était pas moins légitime. Elle ne voulait que son bien.

« Mais sûrement, ajouta-t-elle.

— J’ai compris. C’est insuffisant.

— En effet », reconnut Hannah. Le radar mère-fille fonctionnait toujours aussi bien : Delores avait reçu son inquiétude cinq sur cinq. « Une vingtaine d’habitués sont revenus. C’est déjà pas mal. Et plusieurs dames de tes clubs nous ont rendu une petite visite.

— Donc vous récupérez chaque jour un peu plus de clients ?

— Oui. Hier était un jour faste. Ils sont tous venus présenter leurs vœux de bonheur à Lisa.

— Vous avez réalisé un bon chiffre ? »

Hannah ouvrit la bouche pour dire oui, mais elle n’avait jamais su mentir à sa mère.

« Pas vraiment.

— Êtes-vous au moins rentrées dans vos frais ?

— Pas tout à fait. »

Il y eut un long silence au bout de la ligne, puis Delores reprit la parole.

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